LA
SOUPLESSE
La souplesse fait partie
des
qualités physiques.
Donc,
au
même titre que la force, la
rapidité ou
la
vitesse, on devrait systématiquement
l'améliorer
ou l'entretenir chez
toute personne pratiquant une activité physique. L'objectif principal
que
l'on
vise lorsque
l'on
veut
développer
la souplesse de quelqu'un
est l'augmentation de l'amplitude
ou de la mobilité
articulaire des mouvements ou
tout
simplement
une certaine aisance
dans leur exécution.
Les techniques utilisées sur
le terrain sont nombreuses. Leur diversité est
certes une bonne
chose,
mais
elle entraîne quelquefois une certaine confusion chez
les entraîneurs et surtout
des erreurs dans
leur
mise
en pratique sur le terrain.
Il semble
donc
intéressant d'expliquer
les
fondements physiologiques sous-jacents à l'application des
techniques visant
à améliorer la souplesse. Pour
cela, il faut faire
appel
à quelques notions d'anatomie,
de biomécanique des tissus
et de
neurophysiologie. Partant de là, il
sera
possible d'en
comprendre les effets et d'en tirer les grands principes
à respecter pour être efficace
dans notre
action.
Comment caractériser
la souplesse ? Et
comment
la solliciter
- Comment caractériser la souplesse ?
Il existe deux types de souplesse
: la
souplesse générale
et
la souplesse spécifique.
La première mobilise les
systèmes musculaires
et articulaires pour faire
en sorte d'apporter une certaine
aisance gestuelle,
sans pour autant atteindre les niveaux extrêmes en amplitude,
c'est-à-dire ceux que l'on rencontre
très
rarement
dans la population
sédentaire.
Ces niveaux extrêmes seront
au contraire
l'objectif
principal de la seconde. Ils
sont
spécifiques à chaque discipline
sportive
car,
pour certaines d'entre elles,
les amplitudes articulaires peuvent être
un déterminant important de la performance, comme
c'est le cas par exemple
dans les activités
gymniques.
- Comment la solliciter ?
Que l'on se place du
point de vue
générale ou
spécifique,
la souplesse peut
être sollicitée de plusieurs
façons.
La seule différence sera que
la
souplesse
spécifique fera
appel beaucoup
plus souvent
aux techniques
d'assouplissement que la souplesse
générale car
les amplitudes articulaires recherchées
sont
beaucoup plus élevées.
Les souplesses statique et dynamique
On entend parler quelquefois de
souplesse
"statique" et de souplesse "dynamique".
La différence entre
ces deux types de
souplesse est lié
à la
présence ou non d'un
mouvement
d'élan
pour amener le
segment dans la position produisant
l'étirement du
muscle.
Par exemple, la
souplesse
dynamique correspondrait à
des étirements des ischio-jambiers que l'on
ferait avec des lancers d'une jambe pendant que
l'autre reste
en
appui sur le
sol
(mouvement
très utilisé chez les gymnastes
que l'on appelle "battement"). Si l'on
fait le mouvement lentement, la jambe
montera
mois
que si on le fait rapidement. Par contre,
la tension
appliquée sur le groupe musculaire sera plus élevée.
Les souplesses active et
passive
Ces appellations ne concernent que
la
souplesse statique. La
distinction que l'on
fait entre l'aspect actif
ou passif de la souplesse vient de la présence ou non d'une contraction musculaire
pendant l'exécution de l'exercice
de souplesse.
Par exemple, si
l'on fait intervenir
les extenseurs
du genou (quadriceps) pour maintenir la position permettant d'étirer les
fléchisseurs
du genou (ischio-jambiers),
on a alors
affaire à un exercice de
souplesse
active puisque l'étirement
est associé
à une contraction
du groupe
musculaire
antogoniste. Par
contre, si une tiers personne maintient notre jambe pour étirer ces
mêmes fléchisseurs, c'est
un exercice
est réalisé de façon passive par
le sujet.
Relation
entre souplesse active et
souplesse passive ?
La différence entre souplesse passive
et souplesse active
constitue ce que Frey
(1977)
a appelé la réserve
de mobilité
(reprenant à
son
compte le
concept de
la
réserve cardiaque
fonctionnelle de
Karnoven, 1957). Celle-
ci est très importante car
elle
donne une information
sur
la
marge de
progression
que l'on
est en
droit
d'attendre de quelqu'un quand
il s'entraîne de
façon systématique soit en
cherchant un gain
de force des muscles agonistes
(par exemple le
quadriceps
dans notre exemple),
soit
un gain d'allongement
des antagonistes (les ischio-jambiers toujours dans ce
même
exemple). Avec
l'entraînement,
la souplesse dynamique
peut atteindre la souplesse
statique passive.
Mais
cela implique l'utilisation
d'étirements
dynamiques qui ont pour
rôle
de diminuer
la
contraction
réflexe des agonistes en
même temps que l'on renforce
le
groupe antagoniste... contrairement à
l'étirement
statique passif où seul
l'agoniste est
ciblé.
Intérêts de
la souplesse
Pour une personne sédentaire,
on cherchera
à maintenir une mobilité qui
soit
en relation
avec
son activité quotidienne. Toute
limitation
articulaire entraîne
inévitablement
une augmentation de la dépense énergétique
musculaire pour compenser
celle-ci. Une
bonne
souplesse générale
est
donc un élément
important de
la condition physique
et contribue au bien-être
de la personne en
question.
Pour une personne sportive,
c'est plutôt
la
souplesse active
(statique et dynamique) que l'on cherchera à développer en
priorité en fonction des
exigences de la
spécialité.
Néanmoins,
certaines activités sportives impliquent
que soit également améliorée la
souplesse active
passive pour le
maintien de
certaines positions ou
la réalisation
de certains mouvements comme c'est
le cas
dans les activités gymnastiques.
Les effets sur la performance
directs et indirects
Le premier
d'entre eux est d'augmenter l'efficacité du
geste sportif tant
au niveau de la technique que de
la puissance. En
effet, lorsqu'un muscle est
étiré par le travail de son antagoniste, il
emmagasine
de l'énergie
élastique (dans les
composantes élastiques
séries) et
la restitue
lors de sa
contraction (Cavagna et coll.,
1968). Ce phénomène
est connu sous le
nom
de cycle étirement-détente. Une
plus grande amplitude
d'étirement permet donc d'obtenir un
plus
grand
stockage d'énergie élastique,
et par là même
une contraction musculaire
plus intense (Handel
et coll., 1997
; McHugh
et coll., 1999).
C'est ce principe que
l'on utilise à chaque fois que l'on fait un
saut
vertical en faisant une
flexion
du membre
inférieur avant de pousser sur le
sol.
Ensuite,
elle permet d'éviter les blessures qui pourraient être occasionnées par le geste sportif. Grâce
à une grande mobilité articulaire,
les muscles et
les tendons seront
sollicités en-deçà de leur amplitude d'étirement maximale
fonctionnelle, et seront moins sujets
aux dommages.
De même,
elle limite l'apparition
des courbatures en faisant en
sorte
d'avoir des muscles
moins "raides",
c'est-à-dire susceptibles de supporter de fortes tensions lors du
travail excentrique, dont on sait qu'il est
à l'origine de ces
courbatures
(Magnusson et coll., 1997
; McHugh
et coll., 1999).
Ceci
implique
que les personnes
moins raides sont capables de
réaliser des exercices d'une plus grande intensité ou
d'une
plus
grande durée durant
les jours qui suivent une
séance ayant provoquée des courbatures (Mchugh
et coll., 1999).
Néanmoins, une trop
grande laxité
de l'articulation
peut survenir
si l'entraînement de
souplesse est
mal
mené.
Il peut alors
provoquer l'effet
inverse,
à savoir un affaiblissement de
la stabilité de
l'articulation, qui
sera sujette alors à
des
pathologies récurrents (comme des
entorses à répétitions par exemple).
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